vendredi 15 décembre 2006

 

   

 

 

 

  Extrait de France Guyane du 20/07/2002

Quatorze heure trente. Quartier Eau-Lisette. C’est là que Claire Brisset poursuit sa visite.

Depuis lundi, la protectrice des enfants (lire par ailleurs) multiplie les rencontres avec les institutions, et sur le terrain. Là, dans l’arrière-cour de la maison, elle discute avec les membres de l’association des habitants d’Eau-Lisette. Thérèse Moisan, la dynamique vice-présidente ne mâche pas ses mots. « Ici, c’est un quartier très difficile et beaucoup d’enfants y vivent. C’est comme un ghetto », insiste celle qui, comme d’autres, a tapé maintes fois à la porte de la mairie pour que la situation s’améliore. En vain. Dans le quartier détruit en partie, de nombreuses familles d’origine étrangère ont construit un foyer, de bric et de broc. Pour s’en rendre compte, Claire Brisset s’est laissée guider dans plusieurs habitations du bidonville. Là, autour de la petite table, les enfants dessinent ou écrivent des conjugaisons.

« Ceux-ci essayent de bien travailler en classe. Mais s’ils ne sont pas encadrés, ils finiront très mal », insiste Thérèse Moisan. Plusieurs dizaines de personnes vivent dans ces cases de tôle et de bois. Quelques mètres plus loin, une autre famille surinamaise, dont au moins deux membres, âgés de 10 à 13 ans, n’ont jamais été scolarisés. Et Jackie, la maman, avoue n’avoir jamais fait de demande de logement social. Claire Brisset pose des questions, prend des notes. On évoque les services de la CAF qui, avec seulement deux contrôleurs, ne peuvent pas tout contrôler. Justement. « En Guyane, les contrôles sont moins nombreux que dans les autres DOM », explique Maryse Laurent, de la Direction de la santé et du développement social.